De nombreuses études scientifiques se sont intéressées aux ondes émises par les différentes zones du cerveau dans les différents états de conscience rencontrés dans notre vie quotidienne. Les progrès de l’imagerie médicale ont été très impressionnants ces dernières décennies en général, et dans les neurosciences en particulier.
Cela a permis une meilleure compréhension, bien que toujours très parcellaire, de ce que l’on nomme les Etats Modifiés de Conscience (EMC).
Les Etats Ordinaires de Conscience (EOC) nous sont très familiers : veille, sommeil profond, sommeil paradoxal (rêves). Les états altérés de conscience, un peu moins familiers, correspondent, eux, à des troubles psychiatriques, ou à des intoxications dues à des substances psychotropes (alcool, drogues, …). Les Etats Modifiés de Conscience (EMC), enfin, sont nettement plus mystérieux : ils apparaissent lors de méditations, transes hypnotiques, pratiques de yoga, transes chamanismes, extases mystiques… ou encore lors d’expériences de mort imminente, de comas, ou par exemple la sensation de ralenti, appelée « flow », éprouvée par les sportifs de haut niveau dans des situations de concentration extrême.
Dans ces EMC, certaines zones du cerveau sont activées, d’autres non, mais la fréquence des ondes cérébrales est également importante à prendre en compte. Et tout cela se répercute sur les hormones relâchées dans notre sang, et donc sur les messages envoyés dans l’ensemble du corps, aux organes et à chacune de nos cellules.
Il a pu être démontré scientifiquement des corrélations entre l’état de conscience (EMC déclenché volontairement ou au contraire EOC), l’activité cérébrale et l’activité hormonale. Par exemple, une équipe danoise s’est intéressée au Yoga Nidra : il a ainsi été observé une augmentation des ondes Theta (typiques des états méditatifs) et de la sécrétion de certaines hormones (65% de dopamine en plus !).*
Une autre étude a démontré que des pratiquants assidus de méditation zen ressentent moins la douleur, du fait de l’activation régulière d’une zone bien précise du cerveau, le cortex cingulaire antérieur (CCA). Cette zone est connue en neurologie pour avoir un rôle dans le ressenti de la douleur, et son épaisseur était plus importante chez les méditants, qui l’avaient donc « musclée ».**
L’hypnose peut également modifier l’activité de cette zone cérébrale, entraînant un effet anesthésique très puissant et de plus en plus utilisé pour les opérations chirurgicales en substitution des solutions pharmacologiques.***
La connaissance traditionnelle ne bénéficiait pas de toute la technologie moderne pour observer directement les effets sur le cerveau. Néanmoins, on peut comprendre, a posteriori, le bénéfice des différents exercices méditatifs : par exemple les visualisations font travailler des zones bien spécifiques, l’attention sur la posture ou sur les différentes parties du corps active le fameux CCA. Pour aller plus en détail, on s’aperçoit même que les visualisations abstraites et concrètes, toutes deux rencontrées dans le Yoga Nidra, n’activent pas les mêmes zones du cerveau, et sont donc intéressantes chacune, pour des bénéfices différents.
Toutes ces observations sur le cerveau pourraient faire penser que tout ça, c’est « dans la tête », mais les conséquences physiologiques des EMC englobent le corps entier, grâce aux hormones, et vont jusqu’à réparer notre ADN. Depuis plusieurs décennies, il a été remarqué que les taux de dopamine (hormone de la motivation), mélatonine (hormone du sommeil) et bien d’autres, étaient modifiés, régulés par des pratiques de type méditative. Mais la science commence tout juste à comprendre l’influence directe de ces pratiques sur notre génome.
Même de vrais jumeaux vivent différemment, subissent un environnement différent, et leur ADN va vieillir différemment, du fait de processus chimiques, en lien avec l’exposition à des stress psychologiques. Une équipe française du CNRS a récemment démontré qu’une seule journée de méditation peut faire apparaître des changements mesurables dans l’ADN de pratiquants****, en particulier sur des sites liés au métabolisme et au vieillissement des cellules immunitaires.
Plus la science progresse, plus elle découvre les bénéfices thérapeutiques (et des mécanismes associés) liés aux Etats Modifiés de Conscience. La bonne nouvelle, c’est que nous n’avons pas besoin d’être neurologue ou biochimiste pour vivre, expérimenter, tous ces bienfaits, mais seulement de nous ouvrir aux pratiques traditionnelles, de les pratiquer, et ainsi prendre soin de nous à un niveau encore insoupçonné par la science il y a peu.
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